Porte qui claque. Descendant de sa BMW, Rylan se dirigeait vers l’entrée du pub pour y retrouver son meilleur ami. Rencontré à New-York via un de ses frères d’armes, les deux avaient accrochés presque immédiatement. Même humour de merde. Traversant le trottoir, il apposait sa main sur la porte du pub au même moment que … Emrys. « C’malin. On va s’départager comment ?! » Sourire sur les pulpeuses. Se tournant pleinement vers lui, il détaillait l’ovale de son ami. Traits tirés. « Toi t’as encore écrit toute la journée. »

Je descendais de ma Mercedes SL bien heureux de me détendre après une journée rangement et réception de mobilier. Je me sentais éreinté mais je refusais jamais un moment autour d’un verre avec mon frère; Rylan. Frères depuis de nombreuses années, nous étions toujours au maximum en contact. Mon retour comme le sien ... c’était une bénédiction ! Je marchais vers la porte du Pub d’un pas alerte en souvenir de ses messages pleins de défis. Je posais ma main sans faire bien attention d’abord, puis j’aperçus bien vite que je n’étais pas le seul à vouloir pénétrer dans le Pub. Il s’agissait bien de mon meilleur ami qui me fit comprendre tout de suite que ce n’était pas bien cool qu’il n’y ait aucun gagnant. Je riais alors tout en répondant : Je te paie un verre pour l’acquisition de ma maison ? Ça résout ton problème Ryry ! Je souriais alors et je l’invitais à pousser la porte d’un jeu de regard.  Je passe une main dans mes cheveux pour les replacer. Bon j’ai soif... entre donc sapristi ! dis-je d’une voix surjouée.

« Si tu l’vois comme ça, j’crois que j’vais devoir t’payer un verre aussi. » Illuminé par son sourire, il accueillait les mots d’Emrys avec un léger rire. A l’intérieur, les vapeurs d’alcool et la musique, les enveloppaient joyeusement. Autre monde. Se dirigeant du bar, les deux amis commandaient deux pintes, avant de se diriger vers la table. « Comme ça tu te l’a joue cachottier. » lançait-il. «  C’est dans quel quartier du coup ? » Qui aurait crut qu’Em’ viendrait vivre ici ? Depuis le début de leur rencontre, leur amitié avait été nomade. Sans domicile fixe. Le brun avait été un rempart, alors qu’il canardait en Syrie. Soutient moral. Il aurait imploser depuis longtemps sans lui.

Je ne me voyais effectivement incapable d’éviter de festoyer ma nouvelle acquisition sans mon pilier. C’était sans réticence aucune que je proposais d’offrir un verre à mon ami, mon frère. Nous entrions bientôt dans le Pub. A peine avions-nous passe la porte qu’on était absorbé dans une ambiance festive bien différente de là dehors. Au bar, nous commandions deux pintes avant de nous trouver notre table ou tour de contrôle où nous comptions debriefer, commenter, mater, rire, toute la soirée. Apparemment, j’avais omis de lui parler de ma maison et il fut tout de suite intéressé pour en savoir plus. Un petit sourire coquin comme pour acquiescer de mon côté cachotier. J’étais sûr de te l’avoir dit ! Lançais-je avec un petit rire. Je suis du côté de Waterfront homes! Dis-je fièrement en ajoutant très vite : c’est mon petit plaisir de noël ... j’eus un petit rire. Je pris alors ma choppe et là levais en ajoutant : on trinque ? J’ai soif moi ... je lui fis un clin d’œil. Puis surtout, parlons pas que de ma maison, ou en es-tu ? Que deviens-tu ? T’es projets au final ? Un sourire bienveillant envers mon ami, je pris ma pinte et j’y trempais les lèvres.

« Attention m’sieur. » Waterfront, faisait partie d’un des quartiers résidentiels les plus chic du coin. « T’as raison » Emrys avait bossé comme un malade pour avoir son train de vie. Il le mérite. «  Ok. A toi et ta maison .. » Il marquait une pause pour lever sa pinte. « Et à mon retour définitif ici ! » Verres qui s’entrechoquent. Les deux protagonistes ouvraient les festivités en buvant leur pinte à renfort de grandes lampée.

***

Une heure et plusieurs pintes plus tard. « T’fais noel où cette année ? » Pourquoi est-ce qu’il parlait de ça sérieusement ? Il était déjà en train d’avoir une vision d’Emrys avec un serre tête avec des bois de rênes. Ricanement.

Bien sûr, Rylan ne manque de se moquer de moi et de ma maison dans les quartiers chics de Endenton. Je ne le pris pas mal et nous rions en cœur.

Une heure et demi plus tard, plusieurs pintes dans la tête et des rires à ne plus finir, un étrange vent de sérieux souffla sur notre conversation avec une demande in attendue de Rylan. Noël ? Quelle relation l’alcool, notre folie douce et noël ? Je fronçais les sourcils et toujours avec cet air joyeux apporté par l’alcool, je répondais : je crois que je le ferais avec ma sœur dans ma nouvelle maison et toi ? Je me montrais songeur. Il serait peut être seule à noël et je pourrais l’inviter; ce serait plus fou !

Pourquoi est-ce qu’il parlait de ça ? Sérieusement ? Limbes alcoolisés. « Ma famille au grand complet. » lançait-il d’un air sardonique. A voir si l’ancien meilleur ami de son frère décédé, allait rappliquer. Pris dans leur conversation, les deux amis furent soudainement interrompus par une serveuse. « C’est pour vous. » Accompagné d’un clin d’œil amusé, la jeune femme déposait plusieurs shots de téquila devant eux. Etonné, le blond la regardait d’un œil interrogateur. Sans pour autant se départir d’un sourire. « C’est de la part des deux femmes là-bas. » achevait-elle de dire, avant de tourner les talons. Ayant suivis son regard, Rylan tombait sur Mamieland maquillés en camion volés.

J’avais été surpris par son questionnement sur les fêtes de Noël : ce n’était pas forcément le sujet d’une soirée de beuverie entre potes, mais après tout. Il m’expliquait alors de manière expéditive qu’il le passerait avec sa famille entière. Il était sûrement lui-même dépité de ne pas avoir trouvé un autre sujet. Alors que je souhaitais lui répondre par pure politesse et exprimer ma joie qu’il puisse avoir la chance de le faire en famille, une serveuse vint nous interrompre. Cette jolie minette venait nous porter deux verres. On échangea un regard plein de questionnement et la serveuse expliqua que ces verres venaient de deux femmes plus loin. Quand nos regards rejoignirent la table des deux femmes, au loin, je tentais de rester impassible, puis je tentais un signe de tête, poli, presque étrange avec l’alcool. Je regardais d’un air gêné mon ami et je repris d’un air bête, mais surtout alcoolisé : tu crois qu’elles nous prennent pour des gigolos ou des escortes ? Je chuchotais comme un enfant voulant éviter d’être prit sur le fait. Un petit rire sortit tout seul. Vive l’alcool !

Merde. Pourquoi est-ce que les plans foireux c’étaient pour eux ? Et à chaque fois ! Comme la dernière fois qu’ils s’étaient vus, ils avaient eu une panne en plein New-York. Et le seul moyen de transport qu’ils avaient trouvé de disponible, c’était une trottinette. Une seule ! Imaginez, deux mecs bourrés sur une trottinette ? Le ricanement d’Emrys le ramenait à la vision des deux Mamieland. Riant à son tour, il se penchait vers son meilleur ami. « J’sais pas .. » Se penchant un peu plus. « mais, elles nous veulent dans leur pieu ! » Se redressant à nouveau, le blond attrapait un shot : « ça serait dommage d’gâcher ça. A la tienne ! » lançait-il en portant le shot à ses pulpeuses. Liquide brulant. Reposant le petit verre dans un brusque claquement, Pris sous l’impulsion, Rylan sortait son téléphone pour envoyer un message à Kris, avant de reporter son attention sur Em. « Sinon, en c’moment, tu m’as pas dit, y a personne dans ton petit cœur ? » demandait-il, un sourire goguenard aux lèvres, avant de prendre un nouveau shot.

C’était si particulier de se faire draguer de loin par deux femmes bien bien mûres. Je me sentais même trop mal à l’aise. Je me sentais soudain si enfantin. Mon ami revient à ses esprits et me confirma ne pas savoir si à leur yeux, nous étions des gigolos ou autres. Je ricanais quelque peu alors qu’il me rappelait leur envie profonde : nous avoir dans leur lit. J’affichais une mine horrifiée dans un face à face avec le visage de mon ami... l’alcool accentue tout, c’est fou ! Je bagayais : mais je veux pas enfin... je respirais fort. Enfin je crois pas ! Mes yeux grand ouverts sortaient presque de leur orbite. Soudain, il me dit reprendre mes esprits avec une question touchy à souhait. Mon ami se questionnait sur les potentielles festivités au sein de mon petit cœur. Je déglutis en essayant de ne plus regarder les deux femmes et reprit la parole : y a jamais personne dans mon cœur t’fais ! Un air désabusé. Pourquoi toi si ? Dis-je étonné. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux.

« T’crois pas ? » « Aller, m’la joue pas écrivain torturé ! » Le blond se moquait gentiment de son ami. Tout comme lui, Emrys était le roi pour ne pas se poser. Vraiment. Comme s’ils leur manquaient quelque chose ou qu’ils étaient effrayés. Bien sûr, ça, ils ne l’admettraient jamais. « Non personne. » Hésitation. « Enfin, j’vois toujours Madelynn d’temps en temps. » Il lui avait déjà brièvement parlé de sa meilleure amie. Du moins, lui semblait-il. Il connaissait la jeune femme depuis quelques années et quand il venait ici, elle était sa régulière. « A part ça, j’pas d’temps. » Prenant un nouveau shot, il jetait un regard à Emrys. « T’crois que j’te vois pas ? A ton tour d’boire un peu. » D’une main, il glissait un petit verre dans sa direction. « T’voudrais pas blesser nos admiratrices ? » disait-il, tout en coulant un regard amusé vers les deux responsables.

Les histoires d’amour finissent mal, en général ! Du coup, en général, c’était des douceurs que j’évitais ... mieux vaut être seul et souffrir à cause de soi même. Bien sûr mon ami me répondait non mais on n’était si similaire que mon étonnement n’eut pas à poindre. Néanmoins, il parla de la jeune fille qui voyait occasionnellement ; c’était très « nous » d’ailleurs ! J’eus un petit sourire coquin. Ouais on n’est des hommes très prit ... avais-je rajouter en un ricanement. Ça va deux secondes les conneries d’histoires et de sexe à la vanille ! Pourquoi avais-je utilisé ce terme. C’était si... strange. Bref, je ne buvais plus, je me montrais petit joueur et ça, Rylan l’avait bien vu. Il me le fit remarquer tout en humour, me rappelant que je risquais de vexer nos cougars ayant payé ses shots. Je lui fis alors un petit sourire en coin. Je pris le shot et je me l’enfilais cul sec. Pour l’humour, je l’avais d’abord levé en direction des deux dames afin d’illustrer que je trinquais avec elle. Je me raclais la gorge car l’alcool brûlait ma gorge. Je repris : Elles n’ont pas l’air blessé du tout ! Dis-je en faisant un clin d’œil à mon ami. Je décidais de jouer, de me la jouer et profiter à fond de cette soirée. Toi t’es un petit joueur tu montres aucun intérêt à nos copines ... je le taquinais et affichais un air de défi.

Trop prit. En réponse, Rylan ricanait. Pour ça, Emrys n’avait pas tort. Les deux avaient toujours privilégiés leur carrière professionnelle. Néanmoins, c’était aussi une manière de se préserver. Ne pas se prendre la tête. « Moi j’suis un petit joueur ? » Est-ce qu’il était en train de le défier ? Farceur. Les billes luisantes, Rylan jetait un nouveau coup d’œil à leur copine. Idée germant dans ses limbes. « Si c’est c’que tu veux. » Mystique, l’homme reportait son attention sur son meilleur ami. « J’te mets au défi, d’me ramener le foulard de celle de droite. »