Jeudi 28/01

Présentement avec la famille, le blond les avait quitté pour rentrer à la colocation. Comme annoncé par sms, Autumn avait finalement fait son choix en rompant avec Emrys. Inconfortable situation. Depuis dimanche matin, Rylan était au courant des doutes de la jeune femme, mais par précaution, il n’en avait pas fait part à son meilleur ami. Première fois. Pourquoi ? Peut-être pour laisser une chance à la blonde de se rétracter ? Mais surtout, pour éviter de voir son pote souffrir. Voiture garée. L’homme quittait sa chaleur, pour s’engouffrer dans la glaciale demeure. « J’suis là. » criait-il à l’intention de son ami, avant de foncer au bar dans le salon pour leur préparer du bourbon, tout en se débarrassant de sa veste au passage.

Un peu mort. Un peu sur le cul surtout. Je refusais de pleurer ou de déprimer, mais je pouvais pas non plus faire comme si de rien n’était. Mes proches étaient là. Ils étaient présents par message et je le savais en physique si besoin : je me sentais chanceux. Mon colocataire et meilleur ami répondit alors présent physiquement directement annonçant son arrivée par un message court et efficace. Petit sourire d’un retour d’espoir ! je me pose dans le bureau. Page blanche sur l’écran. Nouveau chapitre ? Impossible. Je vais me prendre un verre de bourbon. C’est un peu tôt mais c’est comme ça ! Je me rassois dans le fauteuil du bureau et je regarde par la fenêtre, le regard vide. Pourquoi me suis je embarque là dedans ? Je suis pourtant habitué à me refuser toutes cette futilité si ... bref, l’amour, le sentiment, etc. Soudain, après quelques minutes d’un silence presque mortuaire, la porte d’entrée s’ouvre et une voix s’élève. Mon colocataire et ami prévient de son arrivée. Je me lève avec peine. Je sors du bureau, verre en main, un air simplet et une senteur d’un bourbon bien fort déjà présent. Il est déjà au bar. Mon ami reconnaît les bonnes choses qui apaisent les douleurs. Je me cale dans l’arche de l’entrée du salon. Je m’appuie. Salut frère ! Je vois qu’il a servi deux verres alors je finis cul sec le verre en cours avant de le poser et d’attraper le nouveau. merci ! Je lève mon verre vers lui, sourire en coin comme si je voulais trinquer un coup et je vais m’enfoncer dans le canapé. J’affiche ma façade d’homme sauvage et sûr de lui tentant de garder mes peines bien ailleurs. Alors t’as fait quoi de ta journée ? Regard dans le vide.

Trait tiré. Apparaissant dans l’embrassure de l’arche, Emrys fixait un regard hagard sur sa personne. Déjà un verre en main, il le vidait d’une traite pour prendre celui que Rylan lui proposait. « T’as une sale gueule. » Provocateur. Juste un peu pour le faire réagir. Dans le bon sens. Prenant une gorgée de sa boisson, le blond prenait possession d’un fauteuil pour faire face à son ami. « On s’en branle. » Qu’est-ce que ça pouvait foutre ? L’important, c’était de savoir comment il allait. « Raconte avec Autumn. » Autant exorciser la chose toute de suite. S’il était ici, c’était avant tout pour parler de lui. De comment il allait. N’était-ce pas là son rôle ?

Petit scud dans la gueule. En même temps, c’est pas faux que ma gueule n’est pas folle depuis quelques jours. Ma question passe totalement aux oubliettes. Rylan a choisi de se poser face à moi comme pour affronter ma peine en pleine face et là virer de la. Je ne peux plus regarder dans le vide quand il me demande de raconter. Il prononce son nom. Je galère à avaler ma salive. Je serre mes mains moites entre elles. Je tortille ces mains qui montrent mon embêtement. Elle est pas prête... son passé n’est pas simple alors elle a peur. je me montre pose et calme. En fait, je comprend... je lui dirais pas mais je comprend ! Dis-je très sincère. Mais en fait, y a une partie que je peux pas piger mec... elle a pas 16 ans ou 19 ans elle connaît sa vie, elle connaît elle aurait pu ne pas démarrer la relation en tout cas pas pousser la relation ! Je m’épate a me livrer aussi rapidement. Je n’ai jamais de mal à tout dire à mon ami, mais il faut souvent qu’il me tire les vers pour que je me déride et que j’exprime de réels questionnements. Je ne sais plus me stopper : en gros, elle aurait voulu que je comprennes complètement la ... que je me protège pas et que je dise ok on n’est plus en couple, baisons simplement et je vais souffrir, je vais composer comme tu le veux, tu vois ? Je grimace. Déception !

Passé complexe. Silencieux, Rylan l’écoutait se délivrer. Exécutoire. « Tu l’aurais arrêter ? » Verre en main, il faisait tournoyer le liquide ambré, avant de prendre une gorgée. « J’sais pas c’quoi son passé, mais j’sais que parfois on pense pouvoir surmonter certaines choses, mais on se trompe. » Topazes braqué sur l’homme. « C’est c’qu’elle t’a dit ? Qu’elle voulait juste niquer ? » Curieux. Le dimanche précédent, Rylan lui avait clairement fait comprendre de faire son choix pour pas qu’il souffre, mais ça, c’était contradictoire et en même temps, ça montrait juste qu’elle aurait du mal à se passer de lui.

Je ne sais pas trop quoi dire. Je me sens perdue. Ça me fait du bien de causer. J’écoute attentivement. Je grimace à ces mots. Je sais qu’il a raison, mais je n’ai pas envie tout simplement de faire le gentil compréhensif : on peut comprendre, mais pas surbir. Écoute, je comprend tu sais! Après j’ai le droit de me retirer quand elle recule d’un coup... J’ai pas fait d’histoire et c’est fini ! J’ai pas crié non plus donc bon ! Fallait pas deconner non plus. Certains mecs auraient pu peter un plomb ou pire. Je bois. En gros elle a fait comprendre par A + B qu’elle voulait revenir à notre relation de départ soit du cul sauvage ! Dis-je faisant mine de l’annoncer joyeusement. Je m’affale un peu plus dans le fauteuil.

« J’dis pas l’contraire. » C’est s’accrocher qui aurait été pathétique. Or, il ne l’avait pas fait et c’était sûrement la meilleure chose à faire. Pour lui comme pour elle. Du cul sauvage. Pour le coup, le blond ne pu retenir un rire. « Du cul sauvage hein. » Prenant une gorgée de sa boisson, l’homme continuait d’observer son interlocuteur. « C’la première fois que j’te vois aussi mal pour une histoire aussi courte. »

Mon ami se préoccupe. Au fil de mes paroles, j’arrive contre mon gré à le faire rire. Je lève les yeux au ciel. Je sais qu’il n’a pas tord et que la façon de le dire est tordant, mais le début ... c’était clairement ça ! Rylan est bon dans les interrogatoires. Je me sens vraiment observé. Une grimace, je répond du tac au tac à mon ami : bah pour la première fois j’ai lâché prise mec ! Une main dans mes cheveux. Je commençais à avoir de réels sentiments, c’était un peu dingue d’ailleurs donc je me dis que tant mieux qu’elle m’ait quitté maintenant ! Je bois une nouvelle gorgée.

« Oué. » N’était-ce pas ce qu’il avait dit à Autumn ? Prendre sa décision, avant qu’ils soient plus blesser. L’heure des aveux. « J’ai eu une discussion avec elle dimanche. » Ce moment, il l’avait redouté. Redouté, car il ne savait pas comment allait réagir le brun. Lui en voudrait-il ? De ne pas lui avoir dit que la blonde avait des doutes. Qu’elle n’était pas sûr de continuer.

Perturbe. Perdu. Je ne sais quoi dire, que faire, je sais peut être même pas ce que je ressens. Il m’écoute et ça m’apaise. La, il me choque. @Rylan Reilly explique alors qu’ils ont discutés dimanche. J’ouvre grand les yeux comme soudain, éveillé. Je ne sais alors quoi dire. Je bégaye : vous avez parlé de quoi !? Je suis curieux. Je me demande presque directement le pire. Aurait-il eu des confessions ? Ne m’aurait il pas prévenu ? Je passe nerveusement la main dans ma nuque.

Nerveux. Rylan pouvait le lire sur ses traits. Le ressentir. La nervosité d’Emrys frappait sa barrière mental. Tentant de s’immiscer et d’amplifier son mental. Celui qui voulait faire naître une angoisse sourde. « Oue. » Retardant le moment, le blond buvait son verre, avant de s’armer de courage. Prunelles braquées sur Le Brun. «  J’voulais pas t’en parler parce que ça voulait peut être rien dire. Mais oue, elle m’a parlé du fait que ça allait trop vite. » Qu’elle voulait préserver Emrys. « Elle doutait d’elle. J’lui ai dis d’se décider rapidement. » Énoncé comme ça, ça semblait tellement simple. Et en même temps, c’était maladroit, mais de mémoire, Rylan n’était pas du genre à tourner autour des mots.

Soudain, je me sentais comme trahi. Au fil de ses mots, je me sentais pas bien. C’était pas un crime non plus. Il n’avait fait que répondre au mot de la belle, mais ça me gavait clairement. Je n’attendais quasiment pas qu’il termine. En gros, elle te cause à toi et après a moi son mec a ce moment là ! Je sens mes nerfs à vif. Et puis je sais pas pourquoi tu as eu besoin de dire de se décider vite en fait ? Tu l’as encore plus brusqué ! Je passe mes mains dans mes cheveux et me plie en deux, les bras sur mes genoux. Colère.

Les traits assombris , l’éconduit implosait. Comme il s’y était attendu, le blond se retrouvait dans une situation malaisante. Rylan détestait lui cacher des choses. Surtout quand ça concernait sa nana. Seulement, il avait voulu laisser une chance à la blonde de s’expliquer. « T’es sérieux ? » Claquement sourd. Posant le verre sur la table basse, le blond maintenait le regard du brun. « Que je l’a brusque ou pas, ça n’aurait rien changé. A moins que t’aurais voulu que j’la laisse prendre son temps. Histoire que ça soit plus merdique. »